
« Cœur de la ville de Lubumbashi », cet attribut conviendrait sûrement le mieux au grand espace public physique congolais, lequel espace donne à plusieurs activités qui s’y déroulent tout leur sens. Pourtant deux cancers font honte à ce joyau : l’afflux migratoire avec un désordre à l’état brut, et puis les infrastructures qui malgré les remarquables travaux entrepris par les autorités au long des jours laissent faire la loi de la dégradation.
Jamais le déplacement au centre ville de Lubumbashi n’aura été moins aisé qu’actuellement, les stratégies de régulation de la circulation routière n’ont rien arrangé. Pour sa part la déficience apporte son lot de difficultés, les capacités d’adaptation sont soumises à rude épreuve.
Trésor Mbikavu, Enseignant non-voyant à l’Université de Lubumbashi, autrefois habitué à se promener seul en ville à l’aide de sa Cane Blanche, s’astreint à la sédentarité. Pour lui, rester à la maison est devenu sa meilleure option. « De nos jours, même avec le guide j’ai du mal à me promener au centre ville. Je me sens en insécurité » s’est-il confié à la rédaction de Lushiactu. Une purge douloureuse également pour Justin Mbiya, juriste mal-voyant, victime d’une agression par des voyous.
Aujourd’hui le centre ville de Lubumbashi est plus fréquenté que jamais, mais pas du tout accessible pour les handicapés visuels que physiques même ceux résilients. C’est le sentiment du « hors du jeu » qui domine dans la ville cosmopolite.
Arsène BABA KITOTO